mardi 24 juillet 2012

De l'utilité d'un marque-page


La Horde du Contrevent de Alain Damasio - France - 2004
Edition Folio SF - Fantasy

Résumé éditeur


Un groupe d'élite, formé dès l'enfance à faire face, part des confins d'une terre féroce saignée de rafales, pour aller chercher l'origine du vent.
Ils sont vingt-trois, un bloc, un nœud de courage : la Horde. Ils sont pilier, ailier, traceur, aéromaître et géomaître, feuleuse et sourcière, troubadour et scribe. Ils traversent le monde debout, à pied, en quête d'un Extrême-Amont qui fuit devant eux comme un horizon fou.
Expérience de lecture unique, La Horde du Contrevent est un livre-univers qui fond d'un même feu l'aventure et la poésie des parcours, le combat nu et la quête d'un sens profond du vivant qui unirait le mouvement et le lien. Chaque mot résonne, claque, fuse : Alain Damasion joue de sa plume comme d'un pinceau, d'une caméra ou d'une arme...
Chef-d'œuvre porté par un bouche-à-oreille rare, le roman a été logiquement récompensé par le Grand Prix de l'Imaginaire.
La Horde du Contrevent, c'est d'abord visuel : la pagination est à rebours et tous les hordiers parlent à la première personne. Ils sont symbolisés par un signe de ponctuation (qui les représente bien d'ailleurs, selon leur fonction au sein du groupe) qui précède chacune de leur prise de parole. Et c'est là que le marque-page se révèle d'un grand intérêt puisque en un coup d'oeil, on peut savoir qui parle. Au début c'est assez déconcertant d'avoir les points de vue de tout le monde de cette manière, mais au bout de trois chapitres et les signes majoritaires assimilés, ça devient plus facile.
23 personnages c'est beaucoup et pourtant on s'attache, spécialement à Sov, Pietro, ou encore Oroshi. Même Golgoth, un petit peu, parce qu'il reste assez antipathique bien qu'il soit excellent dans sa partie. Mais surtout Caracole qui batifole avec les mots ( à propos, la joute oratoire qu'il livre est géniale). Chacun à son propre langage, plus ou moins poétique mais qui marque; Damasio a une écriture vraiment étonnante que j'ai beaucoup aimé.

L'histoire maintenant. On retrouve donc l'inévitable groupe hétéroclite pour une quête qui paraît sans fin. Mais au lieu de lutter contre un sombre seigneur décidé à en finir avec la paix du monde, les héros combattent le vent, un ennemi invisible, puissant et inépuisable. Un long chemin fait de privations, de sacrifices mais aussi de rencontres et d'amitié soudée.
Il y a toute une histoire du vent or la physique, l'aérodynamique ne sont pas des matières qui me parlent plus que ça et il faut avouer que tout n'a pas été simple à intégrer. En tout cas, c'est bien construit, on y croit totalement.
Alors quête dérisoire ou découverte fabuleuse ? Je garde la surprise qui  pourtant est inévitable. J'aurais juste voulu savoir ce qu'il se passe après le point final (pour la Poursuite, l'Hordre etc...).

Quand j'ai ouvert le livre, j'ai été désarçonnée par le style de Damasio, un univers entier à comprendre dès la première ligne (ça débute avec un "combat" contre un furvent) je me suis demandée si c'était le bon moment de lire cela et finalement je me suis laissée emporter et j'ai bien fait, ce fut en effet une belle expérience de lecture.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire