samedi 16 février 2013

{ABC} Nou3


We3 de Grant Morrison (scénario) et Frank Quitely (dessin) - Royaume-Uni - 2004
Edition Urban Comics - Comic science-fiction

Résumé éditeur
Agiles, furtifs et mortels, 1, 2 et 3 sont les dernières machines de guerre révolutionnaires que la science et l'armée ont conçues. Mais 1, 2 et 3 sont également un chien, un chat et un lapin : autrefois simples animaux domestiques, ils ont été capturés, puis transformés en cyborgs futuristes et belliqueux. Le jour où une scientifique au coeur trop tendre les relâche, les soldats se lancent à leur poursuite, gardant, en dernier recours, le terrible et imposant 4.
Un comics sympa qui s'intéresse aux dérives de la science (on pense inévitablement aux industries cosmétiques par exemple) au point de transformer ces boules de poils en soldats.
Nou3 se résume surtout à une course poursuite pleine d'action, où les morts brutales se succèdent en rafale.
Trop court toutefois pour s'attacher aux animaux même si ces derniers sont présentés par des avis de recherches alors qu'ils étaient encore d'adorables animaux domestiques.
Graphiquement, je suis assez déçue. Le dessin est loin d'être moche mais sans aller le qualifier de fade, il n'est pas transcendant. En revanche la mise en page est très réussie et confère au récit cette atmosphère vive et violente.
Le comics a surtout le mérite de se pencher sur la question des animaux et des expériences.
Jusqu'où est-on prêt à aller dans la torture pour des intérêts dits supérieurs ?

L'édition propose en fin d'ouvrage un bon nombre de croquis et des commentaires qui permettent d'en savoir un peu plus sur la genèse de Nou3. J'aime quand on me raconte comment sont venues les idées, de quelle façon ils ont planché sur telle scène etc... Un petit bonus toujours apprécié.

jeudi 14 février 2013

{ABC} La vieille Anglaise et le continent



Après en avoir tant entendu parler, Jeanne-A Debats est enfin entre mes mains. Son oeuvre plus précisément. Folio a rassemblé ici sa novella qui donne son nom au recueil avec huit nouvelles déjà parues sous le titre Stratégies du réenchantement (et tout ça chez Griffe d'encre à l'origine).

La vieille Anglaise en question, Ann Kelvin, est à l'article de la mort. Son ancien élève lui propose alors de prolonger sa vie grâce la mnèse : le transfert de sa conscience vers un autre corps, en l'occurence celui d'un cétacé (comme on peut le deviner avec la couverture). Tout en découvrant sa nouvelle vie, et oublieuse de son humanité, Ann va faire une terrible découverte. Un récit dur, qui laisse peu d'espoir sans être moralisateur.

Le reste du recueil est aussi bon que cette ouverture. Beaucoup de science-fiction allant jusqu'au post-apocalyptique avec des échos à la novella et au concept de la mnèse, une planète détruite où rongée par la maladie où l'humanité tente de survivre. Il y a même de l'humour léger qui détonne au milieu de cette noirceur avec Saint Valentin narrant le désir d'une épouse de tueur en série d'avoir une vie normale. Elle sera exaucée par un elfe...
De tout ceci, je retiendrai Paso Doble, douloureuse histoire de vengeance, Privilèges insupportables, poignant et terrible et Fugues et fragances au temps du Dépotoir, long récit SF, complexe, un peu délirant et poétique.
Le livre s'achève de façon spectaculaire et extrême avec le très court Nettoyage de printemps, une dénomination plutôt "décalée" sachant ce qui est ainsi "nettoyé".

Une super découverte d'un auteur que je suivrai de plus près à l'avenir dont la plume ne gâche rien au plaisir de la lecture.



Bonus :

En prime, ce court roman sorti en 2012. Il suffit du mot vampire pour me faire succomber (quoique désormais la prudence est de mise pour ne pas me retrouver avec une histoire guimauve et des héros scintillants). M'enfin, ce serait douteux ici.

Bref, Raphaël, vampire, travaille pour le Vatican (!). Chargé d'éliminer un nazi réfugié au Brésil, un pays ma foi fort chaleureux.
Il y retrouvera son pote le curé Ignacio et fera des rencontres fort sympathiques avec un autre vampire, devra partager son cerveau et coopérera avec un dieu vaudou pour la touche exotique.
Le mythe du vampire est bien respecté, j'entends par là qu'il n'y a rien de farfelu. Debats se réapproprie les codes et va jusqu'à offrir une explication sur un certain point.

Un récit bien mené, dynamique, rempli d'humour bien senti. Le héros ne fait rien pour se rendre aimable mais on finit par apprécier ce caractère fort. Que j'aimerais bien retrouver.
Métaphysique du vampire ? Un petit délice.
Décidément, cette Jeanne, je l'apprécie de plus en plus.

lundi 4 février 2013

Once Upon A Time


Depuis Janvier, je suis plongée dans les contes d'Andersen, après quoi j'enchaînerai avec ceux des frères Grimm. Du coup, je me suis prise de curiosité pour cette série qui s'en inspire.

Pour être honnête, je trouve cette série terriblement cucul la praline. De l'amour, de l'amour et encore de l'amour... Une dose de beaux gosses et une histoire guimauve entre Prince Charmant et Blanche avec leur  "je te retrouverai toujours" qui commence à me taper sur le système.
Je ne me moquerai pas des effets spéciaux, il faut un peu d'indulgence car j'imagine que le budget était limité.
Seul l'indice en début de chaque épisode pour déterminer quel personnage on va découvrir m'amuse vraiment.

Mais pourquoi m'infliger 22 épisodes alors qu'il serait plus simple d'éteindre le poste ? Serais-je masochiste ?
Si je n'attends plus une intrigue plus sombre, je regarde surtout pour Gold et Regina (quoique le motif de sa vengeance m'afflige). Bien qu'on tente de nous attendrir en montrant que c'est le désespoir et l'amour impossible (eh oui, on y revient) qui en ont fait des personnages antipathiques, j'avoue que j'aime suivre leurs petites manigances en espérant (naïve que je suis!) qu'ils réussiront.

En fait, la raison ultime c'est ceci :



















Je veux son styliste !!!



Les costumes de la Reine sont à tomber par terre et à chaque fois je trépigne d'impatience de retourner dans le monde enchanté pour admirer sa nouvelle tenue, baver devant et me rouler par terre d'envie sachant que je ne peux m'habiller ainsi !
Toutes les autres sont bien fades à côté d'elle, Blanche Neige la première. Par contre je ne félicite pas le créateur des costumes ridicules des fées ! (m'enfin, chacun ses goûts)

En dépit de l'esthétique irréprochable de la Reine, qui reste un point anecdotique, il faut remettre les choses à leur place, je n'attends pas impatiemment la seconde saison. Malgré le point de départ original de la série, trop d'amour (le thème central, on l'aura compris) tue l'amour.

vendredi 1 février 2013

{ABC} Sept Contes gothiques


Seven Gothic Tales de Isak Dinesen, pseudonyme de Karen Blixen - Danemark - 1935
Edition le Livre de Poche - Recueil de nouvelles

Résumé éditeur
Auteur de La Ferme africaine que popularisa Sydney Pollack avec Out of Africa, Karen Blixen écrivit aussi les Sept contes gothiques qui, en évoquant un XIXe siècle romantique, renouèrent avec l'esprit du Moyen Age, ce que l'on appelait le style "troubadour"...
Et voici des jeunes filles déguisées en cavaliers,des soeurs qui s'entretiennent avec le fantôme de leur frère, des vrais et des faux cardinaux, des seigneurs qui poursuivent leurs bien-aimées au galop de leurs chevaux, des auberges où de vieux princes boivent des vins aromatiques tout en philosophant avant de se battre en duel avec leur meilleur ami...
Ces personnages voyagent, jonglent avec les paradoxes, discutent d'astronomie, de métaphysique ou d'amour et se précipitent à la poursuite du bonheur, en des pages où se conjuguent poésie, humour, folie, verve et émotion.
Avec un titre pareil, je ne pouvais qu'avoir envie de lire ce recueil. Hélas, cruelle déception !
Les nouvelles dont le résumé donne un aperçu sont pas mal, mais elles sont pleines de réflexions sur la religion et le statut de la femme, ce qui cassait le rythme et m'ont ennuyé au plus haut point. D'ailleurs j'ai fini par lire sans prêter attention à ce que je lisais. Le fantastique est pour ainsi dire inexistant et je n'ai pas retrouvé ce qui m'avait plu chez Monk ou Radcliffe.
Grosse déception donc.